Pierre-Henri Castel
Les problèmes du transsexualisme : un tour d’horizon
(Conférence donnée à l'Université du Luxembourg, le 1er avril 2006,
à l'invitation de la Société Psychanalytique du Luxembourg.)
Condition d’hommes comme de femmes sans anomalies biologiques
constantes connues, qui ont le sentiment intense et pénible de ne pas
être de leur sexe de naissance, mais d’appartenir au sexe
opposé. Les transformations corporelles qu’ils demandent en
conséquence aux chirurgiens plasticiens et aux endocrinologues portent
sur les signes sexuels primaires et secondaires, et ont pour les transsexuels
valeur de rectification. Aucun délire de type schizophrénique
n’est détectable.
À peu près aucun des termes de
cette définition, que je propose pour commencer cette conférence,
n’échappe à la polémique. Aussi faut-il plus y voir
un essai de caractérisation du problème que pose le
transsexualisme, et non l’expression d’un consensus nosologique.
Cette polémique se déploie en effet sur plusieurs
axes :
- Le premier est celui des principes. Car le transsexualisme est-il en fait
une pathologie ? Faute de critères biologiques, faute aussi
d’un accord entre psychiatres sur le statut de patients qui ne
« délirent » que sur leur identité sexuelle, et qui
semblent par ailleurs souvent d’une parfaite intégrité
mentale (au moins une fois arrivés dans le sexe de leurs vœux), on
courrait le risque de réprimer, en les soignant, une modalité
particulière de la sexualité. Il faudrait parler alors de
transsexualité et non de transsexualisme, et, comme avec
l’homosexualité, dépathologiser la condition. Bien plus, on
a pu argumenter, dans une veine libertarienne, qu’il existe un droit à changer de sexe.
- Le second axe de désaccord est d’ordre clinique. A supposer que
le transsexualisme soit une maladie, il se pourrait déjà
qu’il y ait une fausse symétrie entre homme et femme :
« changer de sexe » serait un attrape-tout masquant des
différences importantes. Ensuite, la définition du syndrome
présuppose la disjonction de l’identité sexuelle et de la
préférence sexuelle, mais dans les faits, cette disjonction est
peu claire, et on pourrait se demander si le transsexualisme n’est pas un
artefact qui résulte de sa pseudo-évidence. Ensuite encore,
caractérisé ainsi, on met entre parenthèses la
comorbidité psychiatrique du transsexualisme (de la psychose à la
toxicomanie et aux conduites psychopathiques et perverses), au profit de cas
idéalisés. Dire que les transsexuels ne sont pas
schizophrènes veut écarter un certain type de délire de
transformation corporelle bien connu (tel celui du Président Schreber de
Freud). Mais cela laisse ouverte l’éventualité de
symptômes d’ordre paranoïaque à
l’arrière-plan, dont le vœu transsexuel serait l’effet
de surface. Mais si l’on ne veut pas que le transsexualisme soit une sorte
d’équilibration psychotique, alors il vaut mieux parler de
« sentiment » d’appartenir à l’autre sexe que de
« conviction » (délirante). D’autant qu’un tel
sentiment n’est pas stable : beaucoup de définitions
médicales exigent qu’il dure plusieurs années. Enfin,
personne ne connaît la prévalence du transsexualisme dans la
population générale, ni même le nombre exact
d’opérés.
- Une troisième source de différends est historique. La
définition proposée ici est datée, et elle reflète
la construction médicale du syndrome depuis les années 50. Elle ne
tient pas compte de l’essor des théories sociologiques du
« genre » depuis les années 70, qui ont tendance à
reclasser le transsexualisme plus parmi les déviances
(médicalisées après-coup) que parmi les maladies. A-t-il
d’ailleurs toujours existé des transsexuels ? Dans quelle
mesure, pour qu’il y ait transsexualisme, ne faut-il pas une
réponse chirurgicale, qui suscite une demande spécifique
d’opération ? Le transsexualisme serait alors
iatrogène, et récent. La notion contemporaine de dysphorie de
genre (le malaise diffus dans son identité sexuelle) recouvre un spectre
de tableaux cliniques (et d’évolutions) plus large que celui du
transsexuel, apparemment convaincu depuis l’enfance, et qui réclame
une réassignation sexuelle confinant à la caricature, que
l’on décrivait cependant comme typique dans les années
60.
- La dernière est philosophique. Précisément parce
qu’il n’existe aucun critère biologique ni mental objectifs,
le transsexualisme est une maladie auto-diagnostiquée, dont la
thérapie (castration, reconstruction génitale à
l’apparence du sexe opposé, et prise d’hormones) est
auto-prescrite, et dont le résultat est auto-évalué.
Autrement dit, tout y dépend de l’idée que médecins
et patients se font ensemble du moi, de ses relations avec le corps, et
de la nature ultime de la conscience de sa propre identité. Pour
beaucoup, le transsexualisme est donc une folie, dans la mesure où il est
tautologique d’être son propre corps (même si cela peut nous
déplaire). Pour d’autres, la liberté de l’individu
s’étend jusqu’aux manipulations les plus invasives, en
conséquence de la self-ownership du corps et de la protection
sacrée de la sphère privée. Car, qu’est-ce qui fait
que certains médecins trouvent un certain sens dans un
énoncé-type comme « Je suis une femme dans un corps
d’homme » (ou l’inverse), et d’autres pas du tout ?
Ce n’est pas une théorie médicale, c’est une
conception du moi.
C’est pour ces raisons que le
transsexualisme a été considéré, dans les
années 70, comme un des problèmes bioéthiques et
médicaux les plus vertigineux qui soit.
A. Construction et crise du
syndrome transsexuel.
C’est Hirschfeld qui, le premier (1910), a
isolé parmi les transvestistes, qui sont en majorité
hétérosexuels et conscients d’être des hommes, une
sous-catégorie d’individus intimement convaincus au contraire
d’être des femmes. On avait déjà de tels tableaux chez
Krafft-Ebing et Moll, pour illustrer la thèse de la « sensation
sexuelle contraire ». Mais Hirschfeld lui a ajouté deux
caractéristiques cruciales pour l’avenir : le contexte de
travestissement (qui pourtant n’est pas constant chez les transsexuels),
et l’hypothèse d’un « hermaphrodisme psychique »
à base hormonale et cérébrale qui serait le
symétrique de l’intersexualité physique. Les premiers
sexologues ont des théories si personnelles qu’il est difficile de
superposer nos concepts aux leurs. Mais de l’abondante littérature
du temps, deux éléments ressortent vivement. L’idée
d’inversion homosexuelle, d’abord, sous sa forme complète,
impliquait un vécu « féminin » chez l’homme
— on la retrouve, avec l’idée d’un substrat biologique,
chez Freud. Il se pourrait donc qu’il y ait un extrême de la
bisexualité universelle, objet alors de toutes les spéculations,
qui mettent effectivement en contradiction l’anatomie et le ressenti
sexuel. Ces spéculations étaient ensuite alimentées par les
travaux de Steinach sur l’inversion des comportements reproducteurs des
animaux par des greffes de gonades. Comme on voit, autant le choix d’objet
sexuel et l’identité sexuelle sont, pour nous, disjoints, autant le
naturalisme biologisant de la sexologie naissante les articulait
étroitement. Or, s’il faut un tel arrière-plan au
transsexualisme pour qu’il devienne un enjeu bioéthique majeur, il
vaut mieux considérer l’émasculation de
« Rudolph » (un domestique de Hirschfeld), en 1921, comme
prototypique, même si une mastectomie avait été
pratiquée aux Etats-Unis en 1918 sur une transsexuelle — car
c’était à titre compassionnel, et sans la théorie qui
donne tout son relief au problème.
Cette théorie, souvent
anti-freudienne, se popularise aux Etats-Unis entre les deux guerres, à
mesure que l’on vulgarise et recherche des applications sociales à
la découverte des hormones sexuelles : c’est le behaviorisme
endocrinologique. L’idée (jamais démontrée)
qu’on puisse, par imprégnation fœtale, avoir un cerveau
d’un sexe opposé à l’anatomie, et qui régisse
une conduite « naturellement » féminine chez un homme sans
qu’il soit en rien homosexuel, est de ces spéculations dans
laquelle les transsexuels se sont toujours « reconnus », et
qu’ils se sont même voués à confirmer
subjectivement.
Le « phénomène transsexuel », pour
reprendre les mots de son premier spécialiste, Benjamin (1966), est
cependant né avec la médiatisation des opérations de George
(Christine) Jorgensen, en 1952. Malgré la fascination que Jorgensen
suscite, et que d’autres susciteront encore après lui, deux faits
saillants s’impose. Le premier, c’est le scandale des psychiatres de
l’époque : opérer un transsexuel, c’est
« collaborer avec la psychose », dira-t-on. Le second, c’est la
construction d’un véritable modèle de réussite
transsexuelle, Jorgensen entamant une correspondance avec les centaines de
candidats auxquels il a révélé qu’il y a une issue
à leurs souffrances. Ils deviendront des milliers, faisant parler
d’épidémie.
Mais l’appui de la théorie
demeure indispensable à la standardisation du transsexualisme. Son
contexte intellectuel, c’est la polémique sur le primat de la
nature sur la culture, extrêmement vive dans les années 60
(notamment à cause de la polémique sur le déterminisme
biologique de l’homosexualité). Money, un spécialiste des
intersexuels (il a fixé la doctrine selon laquelle le sexe
d’élevage prime sur le sexe biologique), voit dans le
transsexualisme une « expérience naturelle » cruciale à
cet égard. A Johns Hopkins, à partir de 1966, il fait
opérer à grande échelle et organise des suivis
méthodiques. Dès 1972, aux Etats-Unis, chirurgie et hormones
deviennent le traitement standard. Dans d’autres Gender Identity
Clinic, comme chez Stoller à Los Angeles, les transsexuels
apparaissent comme des objets sociologiques à part entière
(« Agnes », qui y est traitée, intéresse notamment
Garfinkel). Finalement, les restrictions de départ sur les candidats se
relâchent : la satisfaction ressentie est si forte chez les
opérés, qui savent aussi déjouer les médecins en
leur présentant toujours le tableau clinique qui garantit
l’accès à la chirurgie, que Fisk, en 1973, renonce au
purisme d’une entité nosographique « transsexualisme ».
La « dysphorie de genre » la remplace, caractérisée en
fait par la seule demande de changer de sexe, et par la satisfaction
post-opératoire.
Ce modèle pourtant subit de nombreux
assauts. Psychiatres, et surtout psychanalystes, visés au cœur de
leur doctrine par ces incroyables métamorphoses, ne désarment pas.
Lothstein, en particulier, montre que de nombreux patients sont accessibles
à la psychothérapie, ce que niait la conception sexologique
régnante. D’autres s’avèrent psychotiques après
des opérations sans précaution. La comorbidité globale des
patients prend de plus en plus d’importance, quand ils renoncent à
la dissimuler. Face donc aux doutes qui se généralisent à
partir des années 80, de vastes programmes d’évaluation sont
entrepris.
La situation actuelle se caractérise par le pragmatisme.
On sait, rappellent Pfäfflin et Junge (1992), surtout depuis
l’analyse de la cohorte néerlandaise, que le succès est la
règle quand les procédures sont correctement suivies, et que les
patients sont sélectionnés et motivés. Cela tend
d’ailleurs à transformer les « patients » en simples
clients des chirurgiens plasticiens. Mais la libéralisation des
indications s’expose aussi à un débordement libertaire
virulent. Le « transgénérisme », ainsi, est un mouvement
contestataire qui voit dans les rôles de genre des artefacts sociaux
relativisables et politiquement suspects. Ses racines plongent dans le
féminisme radical. Par l’action directe sur le corps, on
renverserait les stéréotypes sexistes, et les transsexuels
seraient ainsi à l’avant-garde d’une réappropriation
absolue de soi et du corps, placée sous le signe de la
« performance ». Un aspect notable du transgénérisme
militant est la contestation des réassignations forcées des
intersexuels dès la naissance : comme s’il fallait sacrifier
sans délai leur anatomie aux clichés de la
« normalité » sexuelle, avant qu’ils ne puissent choisir
consciemment, ni expérimenter un autre érotisme.
B. Trois
apories
Le succès journalistique de nombreuses biographies de
transsexuels, qui mettent souvent en scène de séduisants mythes
sociaux de rédemption individualiste et d’hyper-normalité
(on se plaît à voir qu’arriver à être comme tout
le monde est en fait un exploit !), cache des impasses significatives, qui
engagent la médecine et la bioéthique au point où elles ont
une évidente portée anthropologique. Elles méritent un
développement indépendant.
En premier lieu, le fait
surprenant que les transsexuels opérés soient
« satisfaits », et donc soignés, n’a pas la valeur
qu’on croit. On peut aussi bien raisonner en disant que si leur demande
est folle, et que la réponse (chirurgicale) l’est également,
leur satisfaction ne prouve rien ; elle est folle aussi. Dans une situation
où tout est auto-diagnostiqué, auto-prescrit et
auto-évalué, où est le critère
indépendant ? Plus techniquement, il convient de rappeler
qu’il y a deux parties de la médecine où l’on ne peut
pas avérer l’efficacité d’un traitement par la
méthode du placebo en double aveugle : la chirurgie (surtout
plastique !) et la psychothérapie. On ne peut donc jamais être
si sûr que des patients à qui on n’aurait pas offert le choix
de la chirurgie ne se seraient pas améliorés, ni que la
psychothérapie est, comme on prétend, vaine. A cet égard,
il est frappant de constater que les équipes qui ont eu les moins bons
résultats étaient celles dont les membres doutaient (en
général pour des motifs psychiatriques ou bien psychanalytiques)
de la validité de la tentative. Quant à la satisfaction en
elle-même, elle est soumise à un biais attributif majeur : il
serait suicidaire de regretter un geste aussi irréversible, et il faut
donc absolument en être content. Néanmoins, dans les
stratégies de soin actuelles, où la guérison est de plus en
plus symptomatique et de moins en moins étiologique, on ne peut
éviter des évaluations standards qui débouchent
précisément sur ce genre d’apories. Elles ne sont, en ce
sens, ni de la propagande idéologique, ni des erreurs scientifiques, mais
la limite même de la prise en compte de la subjectivité dans le
résultat d’un traitement médical.
En second lieu,
l’articulation de la médecine et du droit dans le transsexualisme
est un prisme révélateur de tensions exemplaires entre
revendication subjective et objectivité des normes. Il souligne le
glissement du droit loin de la mise en scène de sa fonction
censément instituante, vers une gestion des règles positives,
contaminée de naturalisme. Le paradoxe, en effet, est que le droit refuse
à l’individu toute disposition volontaire de son identité.
Pour accueillir la demande de changer de sexe, laquelle parachève le
travail médical, il faut donc supposer que le transsexuel est malade et
n’agit pas par caprice, mais sous l’empire d’une contrainte
plus forte que sa volonté. Une fois cependant accordée la
modification d’état civil, le transsexuel se retrouve, dans
l’autre sexe, doté d’une entière capacité
juridique. Il peut se marier, adopter, etc. C’est donc uniquement parce
que le transsexuel était malade qu’il se retrouve in fine normal. Ce forçage transforme la décision de justice en pur et
simple accomplissement de sa thérapie. Beaucoup considèrent enfin
cette métamorphose comme inacceptable, parce qu’elle impose aux
enfants d’avoir désormais deux mères, etc. Mais là
encore, on souligne peu que les règles suivies ne sont pas
structurellement différentes de celles qui, par exemple, font du mari de
la mère d’un enfant conçu par insémination
artificielle le véritable père de son enfant. La question qui se
pose est de savoir si de nouvelles fictions juridiques seront ici requises, ou
si, comme l’a suggéré Legendre, on transgresse
l’anthropologiquement acceptable, et qu’on se met ici en
contradiction avec les lois de la parenté (alliance et filiation), donc
de l’humanité.
Enfin, du même pas que le transsexualisme
est auto-diagnostiqué, cet apparent contrôle de soi par soi seul se
transforme en son contraire complet. Car il y a peu d’exemples de
pathologies qui soient à ce degré le fruit d’une
co-construction entre patients et médecins. Comme l’ont autrefois
démontré Billings et Urban (1982), les premiers se pliaient
jusqu’à la caricature au tableau attendu par les seconds, pourvu
qu’on les opérât, tandis que les seconds exploitaient les
premiers à des fins de prestige universitaire, de polémique
savante et de gains pécuniaires, dont rien ne filtrait. Mais du coup, le
transsexualisme comme état morbide s’est trouvé partout
déformé. On a cru longtemps, ainsi, à l’absence
d’homosexualité chez les transsexuels. C’était
qu’il ne fallait surtout pas l’exhiber, sous peine
d’être classé pervers, et exclu du programme. Autre cas
notoire de distorsion : les cas rencontrés en premier par un
médecin lui servait à étalonner les autres ; mais
bientôt, voilà qu’ils devenaient les modèles toujours
reproduits par les patients suivants, bien renseignés par leurs
réseaux. En somme, avec le recul, il devient extrêmement difficile
de savoir si le transsexualisme a jamais répondu à une
définition stable. Et plus s’épure chez certains militants
informés la conscience critique de cette co-construction du
transsexualisme, plus on débouche sur une autre aporie : bien loin
de regagner par ce biais l’innocence d’un soi enfin
émancipé, on finit cette fois par ne plus bien savoir si le moi
qui s’auto-affirme ainsi dans la revendication libertaire n’est pas
le moi qu’il faut se croire être pour être vraiment libre
— autrement dit, à son tour une caricature.
Pour ce motif,
peut-être faut-il en revenir au noyau élémentaire du
problème transsexuel. Ce n’est pas, selon la formule courante,
celui d’une « femme dans un corps d’homme » (ou, comme on
trouvait au 19ème siècle, celui d’un « homme
qui a une âme de femme »). C’est simplement la certitude d’abord négative de ne pas être « à sa
place dans son corps », à quoi s’ajoute de façon
effectivement construite, et sans doute par suppléance, des
identifications intenses à des images sexuées chéries.
D’où la définition en deux temps proposée plus haut,
qui sépare le sentiment de ne pas appartenir à son sexe de
naissance (d’être hors-sexe) et celui d’appartenir au sexe
opposé. A la limite ainsi, vouloir « changer de sexe » serait
une manière « raisonnable » de surmonter un malaise bien plus
profond et radical touchant l’existence dans son corps. Il reste que pour chacun, ce qui fait qu’il est un homme plutôt
qu’une femme reste opaque ; ce qui pousse à accepter que
d’autres puissent mieux savoir pour eux-mêmes de quoi il retourne.
Enfin, parce qu’elle met en scène les idéaux universels de
la liberté et du moi, la revendication transsexuelle contribue à
rapprocher la question de la folie de son enracinement philosophique dans la déraison, que de sa version positive, objective et
médicale, la psychose.
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